Comment choisir une banque qui ne fera pas faillite ?
La crise financière qui a débuté en 2008 a provoqué la faillite de grandes banques, jugées autrefois inébranlables, un peu partout dans le monde. Même les agences de notation, supposées nous informer sur la solidité d’une entreprise n’avaient rien vu venir. Aujourd’hui, pour savoir si une banque risque de faire faillite à la prochaine grande crise, c’est le brouillard. Mieux vaut prendre ses précautions en vérifiant a minima la solidité de l’établissement financier.
Les agences de notation
Pour rassurer les investisseurs et les clients d’une société ou même d’un état, les agences de notation ont vu le jour. Leur rôle d’évaluation des risques de non-remboursement d’une entreprise est essentiel dans un monde où la confiance est encore reine.
Basées sur des informations financières, elles attribuent ainsi une note, donnant une idée instantanée de la confiance que l’on peut avoir envers l’entreprise. Les agences ne sont pas exemptes de critiques. En effet, c’est l’entreprise qui veut être notée qui fait appel aux agences de notation, ce qui semble compromettre leur indépendance. Il faut nuancer toutefois : le nombre d’agences étant très restreint, elles opèrent pour de nombreux clients concurrents entre eux. Elles n’auraient donc pas d’avantage à favoriser un client plutôt qu’un autre au moment d’attribuer une note.
L’écrasante majorité du marché des agences de notation est dominé par trois entreprises américaines : Standard & Poor’s (S&P), Moody’s et Fitch Ratings. Les banques qui ont eu une bonne note n’hésitent pas à le montrer. Il est ainsi relativement simple de trouver ce que pensent les agences de notation d’une banque, après une simple recherche. Si tel n’est pas le cas, on peut se poser légitimement la question de la solidité de notre banque, du moins aux yeux des agences de notation.
Cette note est, pour les marchés financiers, essentielle, et provoque parfois des « prophéties auto-réalisatrices ». Imaginons qu’une agence de notation attribue une mauvaise note, qui ne correspond pas à la réalité. Les marchés financiers peuvent s’affoler et faire baisser le cours de la bourse d’une banque, provoquant des remous parfois catastrophiques.
Il semblerait que pour aucun des trois grands groupes bancaires français il y ait un risque de faillite. Mais n’oublions pas, les agences de notation ne font qu’émettre « une opinion », et ne sont donc pas fiables, comme elles l’ont malheureusement démontré avec la crise des subprimes ou la crise de la dette grecque.
Les « stress tests »
Pour compléter l’évaluation d’une entreprise, au-delà des notations, il existe également le « test de résistance », connu sous son nom anglais de stress test. L’idée générale consiste à mesurer la capacité d’une entreprise à résister à un choc majeur sur son activité. Ce choc peut prendre plusieurs formes, d’un conflit armé au crash boursier.
Les résultats de ces tests sont pris en compte par les agences de notation, s’ils sont rendus publics. Si le stress test d’une institution bancaire s’avérait être négatif, il serait difficilement rendu public, par peur de la prophétie auto-réalisatrice.
Encore une fois, difficile de se faire une véritable opinion sur la solidité d’une banque avec de tels outils. L’Autorité Bancaire Européenne fait passer chaque année des stress tests aux banques. Pour l’instant, les grandes banques françaises semblent passer « haut la main » ces tests.
En cas de faillite, la garantie des dépôts
Imaginons que les moyens de vérifier la solidité d’une banque mis à disposition du grand public se trompent. La banque fait faillite. Est-ce que l’argent déposé par ses épargnants est perdu pour eux ? La réponse est non, si l’épargnant n’avait pas plus de 100 000 euros dans une banque.
En effet, pour mettre en confiance les épargnants, il existe le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution, qui garantit les épargnants au sein d’une institution bancaire. Chaque épargnant a ainsi 100 000 euros de garantis, tous comptes confondus dans une seule banque. Si cet épargnant est client de plusieurs banques, il aura jusqu’à 100 000 euros de garantis par banque.
Source : Que se passe-t-il si la banque fait faillite ? - eKonomia
Ce mécanisme, depuis la crise de 2008, est revenu sur le devant de la scène, et a été renforcé par l’Union Européenne, l’harmonisant dans toute l’Europe. Il était absolument nécessaire de redonner de la confiance aux épargnants, qui risquaient de retirer leur argent des banques et provoquer ainsi un écroulement massif du système financier, et par conséquent, de l’économie.